Portrait d’un enfant sauvage
Des écrans – Des images – Des mirages – Des manipulations
Un spectacle de Jean-philippe Ibos
Avec les créations vidéos de Erwin Chamard
Un spectacle Jeune public, à partir De 7 ans
Depuis plusieurs jours, on percevait des grognements derrière la porte d’un appartement sur le palier du cinquième étage de la résidence. Des grognements…
Extrait du texte
« Un animal, un gros chien ou bien un ours (peut-être) qui grattait et soufflait fort ! » au 5B, à gauche en sortant de l’ascenseur. Les locataires de l’appartement étaient partis au ski (Un week-end, en amoureux). Alors, les voisins, un peu inquiets, avaient appelé les pompiers… Et les pompiers, un peu inquiets, avaient fait venir une équipe spécialisée dans la capture des animaux dangereux, ainsi qu’un vétérinaire muni d’un fusil à seringue hypodermique qu’on utilise pour endormir les fauves dans les zoos…
On a ouvert la porte et… c’est comme ça qu’on l’a trouvé. En plein centre-ville, au cinquième étage d’un immeuble bien comme il faut.
Un enfant sauvage.
Aujourd’hui, on raconte l’enfant sauvage. Entre le vrai et le faux, entre le vraisemblable et le racontar, voilà l’histoire d’un enfant découvert un matin, seul dans une résidence du centre-ville. Un abandon domestique dans la douce chaleur du foyer familial. Il est vrai que l’enfant a tout le nécessaire à un ado : console de jeu, télé, ordi, connexion wifi et deux repas par jour. Ses parents lui font livrer des pizzas et des sodas qu’ils commandent par internet. Il occupe ses journées comme un adolescent qui resterait à jamais prisonnier d’un éternel week-end : jeux vidéos et écrans télé ! Lorsqu’un autre jour, il ouvre les volets de sa chambre en grand, la nature et l’extérieur entrent en scène. La lumière entre. Éblouissante. Des sursauts sont alors possibles, des retournements.
Le spectacle se présente comme un moment de questionnement sur notre rapport aux écrans en usant d’étrangetés, de non-sens, de contre-sens visuel. Comme une expérience de traversée des images, il nous plonge dans les techniques des débuts, à la source des images animées – Robertson, Pepper, Méliès… – pour mieux comprendre la mécanique des écrans.
© Catherine Passerin